Plus jamais de Khodjaly !
Pour beaucoup "Khodjaly" est inconnue. Pour les mieux informés ,"Khodjaly" est l'équivalent d'un "Oradour-sur Glane" massacre perpétré en France par les nazis, une tragédie.
Khodjaly est une localité d'Azerbaïdjan où ont été commis " des crimes de guerre" pendant la guerre du Haut-Karabakh de 1992. Khodjali est située sur la route Aghdam-Choucha-Khankendi-Asgaran.
Les victimes vont recevoir ce 25 février 2021, comme chaque année, l'hommage de toute la nation azerbaïdjanaise. Pour ne pas oublier. La déchirure nationale est toujours vive. Pour réclamer, aussi, que les coupables ne restent pas impunis. Alors que le nouveau conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan,en 2020, a trouvé une issue positive,avec un cessez-le-feu entré en vigueur le 10 novembre. Avec la restitution par l'Arménie à l'Azerbaïdjan des territoires indûment occupés au regard du droit international. Avec le déploiement de forces de la paix russes dans la région et la création d'un centre d'observation russo-turc.Avec une rencontre entre le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres actant l'implication de l'ONU dans la résolution des problèmes humanitaires au Haut Karabakh.
Avec la volonté d'en finir une fois pour toutes avec cet antagonisme des 2 pays totalement improductif et délétère
Les historiens soucieux de " réalité historique" peuvent s'appuyer sur les témoignages des journalistes et des photographes occidentaux présents sur le terrain à l'époque, ainsi que sur les témoignages des survivants.
Le conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan entra dans une véritable phase militaire à la fin de l'année 1991 et au début de 1992, avec l'instabilité politique dûe à la fin de l'Union soviétique. L'Arménie, appuyée par des groupements nationalistes et un régiment des forces armées de l'ex Union soviétique, engagea des opérations de combat dans le Haut Karabakh, réclamant cette province azerbaïdjanaise où vivaient côte à côte arméniens et azerbaïdjanais.
Durant des semaines les localités voisines de Khodjaly furent bombardées par les forces armées arméniennes. La région de Khodjaly avait une importance stratégique, dotée d'un aéroport, élément important pour les transports à l'intérieur du pays et donc les communications. Des réfugiés azerbaïdjanais obligés de quitter l'Arménie s'étaient établis dans la région.
Le 25 février 1992, en plein hiver, Khodjaly (7000 habitants) était entièrement coupée du reste du pays. De nombreux villageois avaient tenté de fuir à travers les montagnes. Dans la nuit du 25 au 26 février Khodjaly était attaquée de front et sur les routes et dans les montagnes des tueries furent perpétrées. Les forces arméniennes encerclèrent les maisons, les détruisant et pourchassant les fuyards. Les organisations humanitaires dans la région Croix Rouge, Médecins du monde, Pharmaciens sans frontière recueillirent des témoignages des nombreuses familles cherchant leurs proches. Au total " 613 civils dont 106 femmes, 63 enfants, 70 vieillards sont massacrés. 1275 personnes sont prises en otage. Parmi les captifs, le sort de 150 personnes est inconnu jusqu'à présent". La localité fut entièrement rasée. Les examens médico-légaux, les nombreux témoignages recueillis sur place firent état de l'acharnement intolérable sur les corps mutilés. Le héros national arménien Monte Melkonian reconnaitra lui-même que" Khodjali était un objectif stratégique mais aussi un acte de vengeance".
En mai 2008, une campagne fut lancée : "Justice pour Khodjaly". Il fallait informer la communauté internationale sur cette tragédie, pour que les crimes commis ne soient pas impunis et que de semblables horreurs ne se reproduisent plus jamais. Mais il fallait aussi honorer la mémoire des morts.
En 2010 pour la Cour européenne des droits de l'homme "le massacre perpétré à Khodjaly est synonyme de crimes de guerre et crimes contre l'humanité"
L'assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe en 2012 fut appelée à condamner le "génocide" de Khodjaly. Mais tout resta en l'état.
Malgré le temps qui passe, les responsables politiques français, européens, ne se sont toujours pas exprimés concrètement sur ce dramatique évènement qui demeure le plus sanglant du conflit du Haut Karabakh entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Reconnaitre la réalité historique devrait pourtant permettre de refermer les blessures profondes et de permettre aux 2 pays de regarder l'avenir hors des tensions du passé sanglant.
Le chauvinisme ethnique, l'intolérance nationale, les politiques d'agression, de haine et de confrontation, les actes de terreur et de barbarie ont été dénoncés par de nombreuses instances internationales. Pour que le droit à une vie paisible, le droit à la sécurité, le droit au bonheur l'emportent.
Pour qu'il n'y ait plus jamais de Khodjaly...
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